Quelques recos pour décentrer nos imaginaires – et ouvrir la saison
Mais aussi : un portrait pour t'inspirer et une astuce boulangère
Avec cette édition, je te propose de plonger dans les livres et ressources qui ont rythmé mon été, le tout dans le franglais(, le chlore,) et la bonne humeur.
Avant d’aller plus loin tu peux :
🏊🏾♀️ Plonger dans mes offres,
→ Pour les entreprises – création de contenu & prise de parole
→ Pour les solopreneuses engagées – accompagnement édito & création de contenu écrit
🏊🏾♀️ Soutenir le développement de La piscine avec un don ou en rejoignant le Spa (l’espace de contenu additionnel).
Sur ce, bonne séance 🐋
🎣 au programme
Édit’eau - Retour au bassin
La saison est ouverte – Summer time ploufness
T’as lu quoi ? – 6,5 livres à découvrir
Raconter son histoire pour s’empouvoirer avec Alecia Renece
Very random facts – Une passion pain au levain
3 events où plonger ce mois-ci
🐠 édit’eau – retour au bassin
Temps de lecture : 1min
Coucou toi ! Long time no swim. Comment vas-tu ? J’espère que la cadence estivale t’a permis de reprendre ton souffle avant de replonger dans le tourbillon du mois de septembre.
Avant de te parler de mon mood et introduire cette nouvelle saison qui s’ouvre – de manière tout à fait arbitraire j’en conviens –, accordons-nous une petite digression.
Cher·es habitué·es du bassin : whalecome back et merci d’être ici !
Et aux newbies qui ont rejoint le swimming club – soit, cette lettre numérique – pendant l’été : whalecome ! Dans cet espace, on plonge ensemble de manière randomadaire à l’intersection entre le sens, l’impact (socio-écologique) et l’inclusion. Pour ce faire, on file la métaphore de la natation pour parler du monde dans lequel on essaye de trouver sa place (aka, sa ligne de nage). Tu peux consulter ce lexique natatoire pour t’aider à la naviguer.
Aujourd’hui on rempli quasi toute la salle de la bourse de Paris, et ça, c’est super chouette 🦑
Mais revenons à nos moutons de mer. La séance de nage se divise en deux parties : la première, c’est l’intro de la saison ; et la deuxième, une session recos.
Fasten your bouée, we’re about to take off 🏊🏾♀️
Je te laisse, see you en fin d’édition.
Apolline 🐋
🦑 la saison est ouverte – summer time ploufness
Temps de lecture : 2min
À l’heure où je commence à écrire, on est jeudi après-midi. Il est 13h45, et j’ai enfin décidé de prendre ma procrastination à bras-la-combi. Quoiqu’il arrive, tonight, la saison sera prête à reprendre. (Sache qu’il est vendredi 11h au moment où je finis ma dernière relecture. Oopsie.)
3h de rédaction pour rassembler mes notes et ouvrir la saison : le défi est ambitieux sachant que ça fait deux mois que je peine à écrire par ici. Pour une raison quelconque, je n’arrive plus à organiser mes pensées ; c’est le flou absolu.
Bon. Pour être honnête, cette « raison quelconque », je la – ou plutôt, je les – connais.
En vrac 👇🏾
🏊🏾♀️ Le sprint des élections m’a mise ko – tant physiquement qu’émotionnellement ;
(D’ailleurs, les séquelles de ce sprint sont assez rageantes compte tenu du fait que le résultat final est aux antipodes de ce que l’on projetait avoir évité le 7 juillet.)
🏊🏾♀️ Mon peu d’énergie restante a vite été sapé par mon épisode de covid subivécu en parallèle – dont la période de rémission plus longue que « prévue » … ;
🏊🏾♀️ Et, pour achever de m’épuiser, suite à plusieurs discussions sur la construction personnelle, j’ai décidé d’ouvrir mon dossier d’adoption une fois de retour dans mon fief littoral. L’entreprise était chouette, mais je sors de cette immersion avec un sentiment aigre-doux.
Je suis autant contente d’avoir sauté le pas et commencé à réunir de nouvelles archives sur mon patchwork identitaire que frustrée devant l’étendue des questions – personnelles et historiques1 – qui s’ouvrent à moi.
Au fond, c’est la confusion.
(Je t’en parle car cela aura peut-être un impact sur l’organisation de ce bassin et sa ligne édito. Je me laisse le temps de faire le tri de mes pensées pour décider.)
Maaaais, comme dirait Pierre Bottero dans Ellana : « Le doute est une force. […] Veille simplement qu'elle te pousse toujours en avant. »
M’enfin.
Pour lever le brouillard, j’ai passé l’été à tester des trucs comme nager dans de nouvelles ressources, changer de cadre … et formaliser mes recherches identitaires dans un programme introspectif.
Résultat des plouf : 25 cartes pour explorer la multiplicité de tes identités et t’ancrer – avec des inspirations, des exercices et des tips pour dive deep dans le sujet2. En attendant sa sortie, je t’offre l’accès à sa version introductive (2 exercices et cinq mails pour lancer le processus) 👉🏾 par ici 👈🏾
Et derrière tout ça, se trouve une multitude de lectures dont voici un échantillon.
Let’s dive in les recos 👇🏾
🛟 t’as lu quoi ? – 6,5 livres à découvrir
Temps de lecture : 4min
En début d’année, j'ai rencontré Cathy – photographe, nageuse, et lectrice – qui m’a parlé de son ambition de « faire le tour du monde » en lecture3.
Et cet été, pour palier mon manque d’inspiration criant et décloisonner mes horizons de nage, j’ai fait « une Cathy ». Soit, je me suis aventurée en eaux internationales pour sortir de mon prisme de lecture occidental. Pour ce faire, j’ai choisi un mode d’action simple : errer dans les allées de ma bibliothèque et jouer mes emprunts à pile ou plouf. (Empreinte carbone, zéro.)
Vingt minutes et un passage à la borne d’emprunt plus tard, mon sac de piscine était rempli.
Dans ma pile de livres, se trouvait Djinn City, écrit par Saad Z. Hossain.
L’intrigue se déroule en Asie – au Bengladesh. Elle raconte l’enquête d’Indelbed, un jeune garçon cherchant à réveiller son père mystérieusement tombé dans le coma. C’est au travers de ses recherches que l’on s’immerge dans le monde des Djinns et ses relations avec celui des humain·es.
J’ai été frappée de retrouver certains éléments sociaux que j’avais commencé à découvrir lors de mon échange en Inde en 2019.
Entre autres : l’organisation ultra-hiérarchique de la société, le rapport au déterminisme social, ou encore la prégnance du code d’honneur familial pouvant surpasser les relations internes. L’occasion – aussi – de voir comment les personnes « hors cadre » (ou le questionnant) étaient perçues et traitées dans cette configuration sociale.Je suis sortie de cette immersion un peu chahutée – comme au retour de mon échange ; ce qui est le signe d’un dépaysement réussi. Cela m’a donné envie de poursuivre l’aventure.
Dans la même veine, j’ai plongé tête la première dans Les dieux de jade et d’ombre de Silvia Moreno-Garcia. Malgré des personnages (un peu) caricaturaux et un développement relationnel cousu de fil de pêche rouges, le livre constitue une introduction simple et accessible à l’univers spirituel sud-américain – d’un point de vue beaucoup moins bisounours que Coco ou Encanto.
Comme pour Djinn City, j’ai trouvé ça super intéressant de découvrir une culture par le biais de son rapport au sacré.
👋🏾 Un·e swimmer t’a transféré la Ploufletter ? (Merci à ellui) Abonne toi pour recevoir les prochaines lettres 👇🏾
Malgré mon envie (pas si furieuse) de plonger dans de la littérature moderne, j’ai très (très) vite abandonné Rousse – Les beaux habitants de l’univers de Denis Infante, un roman écolo où l’on expérimente le monde au travers des yeux d’une renarde – rousse. J’ai lâché l’affaire après une dizaine de pages. En cause, la syntaxe simpliste mimant l’esprit animalier.
D’ailleurs, si jamais tu as réussi à aller au bout, je suis curieuse d’avoir ton avis !
Je n’ai pas eu le temps de finir Beloved de Toni Morrison. Mes premières brasses dans la littérature de Toni Morrison datent de la spé anglais en prépa – ho gosh, ça date. À l’époque, les extraits étudiés m’avaient amplement suffit. Puis, lors de mes recherches cet été, j’ai vu le nom de Toni cité à plusieurs reprises dans les écrits (et biographies) d’autrices afro-américaines. So, I dived in.
J’ai été fascinée par la plume de Toni qui manie les métaphores comme personne et dont la pudeur décuple l’impact de certaines scènes ou anecdotes. It hit hard.
Je ne l’ai pas terminé car : pour me permettre d’assimiler et décanter le récit ainsi que son contexte, j’ai adopté la stratégie HIIT4. Soit, la lecture par intermittence. (J’adopte cette approche pour chaque média dont le sujet peut faire écho à certains pans de mon expérience et me « titiller ».) Ici, la description de l’esclavage et ses stigmates sur la société de « l’après » m’a rappelé certains enjeux (inter)nationaux actuels sur la valeur relative des vies humaines.
Lenteur de lecture oblige, je me suis laissée piéger par le chrono et ai laissé le livre dans mon centre nautique estival. Mais ce n’est que partie remise !
👋🏾 Sur le sujet de la hiérarchisation des vies humaines je t’invite à suivre Samah Karaki – autrice neuroscientifique franco-libainaise – qui sort bientôt un livre sur la construction sociale de l’empathie.
J’ai (énormément) râlé en lisant Abysses de Frank Schätzing, un roman d’anticipation climatique moderne (2008) récemment adapté en série par France TV. En gros : plusieurs vagues de catastrophes frappent l’espèce humaine. Serait-ce pour endiguer notre frénésie écocidaire ? Pour y faire face, un groupe de scientifiques est convoqué pour travailler à en déceler l’origine.
Au début, j’ai embarqué le livre parce que la quatrième de couverture parlait de baleines (moi qui pensais apprendre sur la communication avec les cétacés).
Mais que nenni. Le scénario est aussi bateau que les personnages essentialisés.
Par exemple : Léon, personnage secondaire, est un jeune homme dont l’arc narratif se résume à son rapport conflictuel à ses origines – améridiennes. Ses dialogues, ses pensées, etc. tout est centré sur cette identité. J’ai d’autant plus soupiré que son tourment prend fin avec son retour sur la terre de sa tribu – et la chasse au phoque avec son oncle chaman.
I mean…
Et, pour finir la section sur une note positive, j’ai a-do-ré me replonger dans la saga Ellana de Pierre Bottero. Je trouve qu’il y a une saveur particulière à redécouvrir des récits d’enfance. Au-delà de la madeleine de Proust, l’attention se porte sur de nouveaux détails et leçons qu’on avait survolé auparavant. C’est comme regarder un Miyasaki ou un Pixar adulte 👀
🤿 raconter son histoire pour s’empouvoirer avec alecia renece
Temps de lecture : 3min
« Il n’y a pas de plus grande agonie que de garder une histoire tue en soi. » Maya Angelou (citée par Alecia Renece)
Tu connais Alecia Renece ? Moi, avant juillet, pas du tout. Contexte.
J’ai découvert Alecia par hasard, au détour d’une session de recherche pour la nageuse que j’accompagne sur sa stratégie édito. Pendant la séance du jour, la discussion a beaucoup tourné autour de la peur d’être étiquetée comme « communautaire » ou « excluante » lorsqu’on s’adresse à un segment de population minorisé. (Pour la swimmer concernée, il s’agit des femmes afro-descendantes.)
Une fois la visio finie, je lance la recherche : « Afro woman creative ». Les deux premiers résultats pointent vers le site d’Alecia.
Je clique.
Le lien s’ouvre.
Et, ma foi… je capote.
Long séance de natation short, Alecia est une artiste américaine. La majorité de son travail est centrée sur un objectif : explorer sa créativité et aider ses pairs à faire de même – le tout saupoudré d’analyses sociales sur le rapport des États-Unis au racisme et au sexisme5.
Pour mener à bien sa mission, Alecia passe par différents médiums où elle décline son message 👇🏾
→ La création de musiques – qu’elle auto-produit chez elle ;
→ L’animation de deux podcasts – l’un créatif, l’autre introspectif ;
→ Une chaîne youtube où elle documente les backstages de ses mille vies natatoires ;
→ Une communauté dédiée aux femmes afro-descendantes qui souhaitent plonger dans le grand bain artistique ;
→ Et un substack alimenté de manière quasidomadaire d’affirmations en tout genre que je reconnais ne pas l’avoir lu (car un peu trop perché pour moi), mea culpa.
Je ne savais pas qu’on pouvait être aussi prolifique – mais tant mieux pour nous.
(Et surtout, c’est la jumelle américaine de la nageuse que j’accompagne mais ça, c’est une autre histoire.)
✨ Je te reco tout particulièrement : sa chanson Ease qui a rythmé plusieurs de mes séances de natation estivale et sa vidéo sur la colère.
👋🏾 Si tu as aussi : un projet édito, besoin d’un regard extérieur sur ton branding ou d’aide pour déployer ta stratégie de contenu (écrit), envoie moi un message pour qu'on s’en parle.
🦀 random facts et passion pain au levain
Temps de lecture : 30sec
Pour clôturer cette liste, voici deux trucs qui n’ont a priori rien à voir avec la choucroute de mer – mais que j’avais envie de te partager anyways :
Le saviez-tu ? Pour conserver le pain au levain, il est recommandé de le mettre au frigo. Le froid pause le « travail » de la levure et permet de ralentir le processus d’assèchement.
L’astuce a été testée et approuvée (10/🦞)
Sur le même thème boulanger : à Lyon, un nouveau lieu mi-boulangerie mi-café a ouvert rue des Chartreux : Cocol. C’est Alvina de Culs-de-Poule qui me l’a fait découvrir et, vraiment, le lieu est pépite – presque aussi cosy que les pains sont bons.
Si jamais l’envie te prend de chiller en sortie d’entraînement, tu sais où aller.
👀 so what ?
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
J’espère que tu as découvert de nouvelles ressources dans lesquelles (te) plonger ces prochains jours ou semaines. D’ailleurs, balance les tiennes pour les prochaines fois. Bouteille à la mer, réponse de mail ou message Linkedin, je suis curieuse.
En attendant la prochaine Ploufletter portrait qui arrive sooon, je t’invite à remonter le courant et (re)lire les éditions recos précédentes – celle-ci ou celle-là.
🛠 3 events où plonger ce mois-ci
👉🏾 Si tu es RH, adepte du Coulommiers et dispo le 3-4 octobre (sur un malentendu ça peut passer), viens au festival RH. Je fais partie de la team organisatrice, ce sera l’occasion de s’y croiser.
👉🏾 Si tu es diplômée ou étudiante à Science Po, on se retrouve le 14 octobre pour l’ouverture du trimestre ? L’association Science Po au féminin m’invite pour un atelier autour de la sécurité psychologique au travail.
👉🏾 À Paris, la librairie Un livre et une tasse de thé ouvre un cycle sur l’antiracisme. Le premier atelier a lieu le 21 octobre. Il est en feat avec Franck Lao de Décolonisons Nous. Je n’y serais pas mais ça promet d’être chouette.
Pour rappel, si tu souhaites soutenir La piscine – et me donner du baume au cœur par la même occasion –, tu peux :
→ Ou rejoindre le Spa – l’espace de contenu additionnel de la Ploufletter.
À très vite pour un nouveau plongeon 🐋
Apolline
Avec un grand h
Le programme est encore en rédaction 👀
En plus de cette manière, on prend vraiment le temps de plonger dans les cultures qu’on « visite ».
Ça veut dire : High Intensity Interval Training
On appelle l’intersection des deux la misogynoire. C’est – entre autre – de ce phénomène qu’est victime Aya Nakamura dont on avait parlé dans 🏊🏾♀️ cette édition.