Changer la mode en sâinspirant de la sagesse ancestrale â Portrait d'Aditi Mayer
Le storytelling comme remÚde à la crise écologique et sociale
Aujourdâhui je te propose de plonger dans le parcours dâAditi Mayer, journaliste et militante Ătats-Unienne et Punjabi qui utilise sa voix pour rendre la mode plus Ă©thique.
Cher·es habitué·es du bassin : whalecome back et merci dâĂȘtre ici !
Aux newbies qui ont rejoint le swimming club â soit, cette lettre numĂ©rique â ces derniĂšres semaines : whalecome đđŸââïž
Dans cet espace, on plonge ensemble de maniĂšre randomadaire Ă lâintersection entre le sens, lâimpact (socio-Ă©cologique) et lâinclusion. Pour ce faire, on file la mĂ©taphore de la natation pour parler du monde dans lequel on essaye de trouver sa place (aka, sa ligne de nage).
Tu peux aussi :
Prendre le temps de faire un point dâĂ©tape introspectif cet Ă©tĂ© avec le parcours Explorer ses identitĂ©s pour sâancrer made in La piscine.
Tâabonner Ă la Ploufletter si on tâa transfĂ©rĂ© cette Ă©dition đđŸ
Sur ce, bonne sĂ©ance đ
đŁ au programme
(Le retour de lâ)Ăditâeau.
Aditi Mayer â DĂ©centrer nos histoires et conjuguer social & environnemental.
Parcourir le monde en lecture pour changer de prisme â Suggestion de swimmer.
Swimmer cherche club de nage â Le job board de La piscine.
đ (le retour de lâ)Ă©ditâeau
Temps de lecture : 3min30
Coucou toi ! Long time no swim ! Comment ça va de ton cÎté du bassin ?
Ici, câest mitigĂ©. On a officiellement quittĂ© une de mes saisons prĂ©fĂ©rĂ©es pour sâengouffrer dans un tunnel de murĂšne sans fin : lâĂ©tĂ© ; soit, la saison oĂč je suis en nage h24. Mais, jâaccepte mon sort en engloutissant mes litres dâeau car â comme le dit lâadage â « aprĂšs la sueur, le doux temps ». (Je te jure que câest ça la formule.)
En plus, Ă lâheure oĂč jâĂ©cris, c'est un peu la course. Jâessaye de boucler mon programme du week end pour amorcer la semaine sereinement.
Soit : finir les trames des 10 tournages de podcast vidĂ©os prĂ©vus la semaine prochaine pour une mission de production cĂŽtĂ© Studio piscine1 ; avancer sur la dĂ©co dâun Ă©vĂšnement RH qui se tiendra en octobre (toujours une mission cĂŽtĂ© studio) ; et ⊠rĂąler sur ma nouvelle coupe de cheveux qui sâapparente Ă un bonnet de bain aux contours asymĂ©trique. (True story.)
Autant dire que je nage en eaux profondes.
MAIS, jâai trop hĂąte dâĂȘtre en studio lundi pour voir trames et scripts prendre vie đ
Bref, revenons Ă nous moutons marins. Letâs talk Piscine.
MĂȘme si ça fait plus dâun mois quâon sâest pas retrouvé·es en bord de bassin (heureusement que le rythme est randomadaire), la Ploufletter que tu tâapprĂȘtes Ă lire a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e le 20 fĂ©vrier dernier. Et, depuis ce mois-ci, plus rien.
Pour tâen dire un peu plus, en fĂ©vrier / mars, jâai beaaaucoup Ă©crit de posts Linkedin et dâarticles pour mon blog centrĂ© sur la comâ inclusive2. Pour nourrir la machine, mes lectures consistaient essentiellement dâessais, de manuels, et moult autres supports thĂ©oriques. Et ça sâest sĂ»rement retranscrit dans mon mode de rĂ©daction peut-ĂȘtre plus automatique et « docte » que dâhabitude.
à ce moment, mon plan était de reprendre les rédactions de Ploufletter en mai, une fois la refonte de mon blog terminée.
Puis, mi-avril, jâai commencĂ© cette fameuse mission de prod', changĂ© de rĂŽle dans lâĂ©quipe organisatrice du Festival RH. (Sans oublier tout ce que jâavais dĂ©jĂ sur le feu lâeau.)
Et, whale, tu le vois peut-ĂȘtre venir ? (I didnât3.) Le combo prise de repĂšres, apprentissage, structuration, etc. mâa accaparĂ© tant dâĂ©nergie que jâai traversĂ© lâAntarctique4 crĂ©atif. Pas dâidĂ©e, pas dâenvie, pas de flow.
(Donc, pas dâĂ©ditâeau.
Et qui dit pas dâĂ©ditâeau, dit ⊠pas de Ploufletter.)
Clairement, ça puait.
Ăa puait tellement que jâai noyĂ© mes potes sous les questions :
đđŸââïž Pourquoi ça mâarrive ? (Why now ?)
đđŸââïž Et si jâavais dĂ©finitivement perdu la palme ?
đđŸââïž Ăa tâes dĂ©jĂ arrivĂ© de complĂštement sĂ©cher ?
đđŸââïž Comment tâas fait pour rouvrir les vannes crĂ©atives ?
đđŸââïž Comment je vais faire si je perds la seule chose que je sais faire ?
Oui. Jâaime me prendre la tĂȘte, mais câĂ©tait trĂšs flippant, surtout que lâĂ©criture a toujours rythmĂ© ma vie. (Pro et perso.) Mais lĂ , nada.
Avec le temps, jâai doucement remis le pied Ă lâĂ©trier. En lisant â beaucoup â des livres qui nâavaient rien Ă voir avec mes sujets. En Ă©crivant (mais pas pour La piscine). En nageant en eaux libres. Et en siestant. (Beaucoup aussi.)
Petit Ă petit, le printemps est revenu dans mon esprit⊠jusquâĂ Ă©crire cet Ă©ditâeau qui relance la Ploufletter.
Mais assez parlé !
Aujourdâhui je suis trop heureuse de pouvoir te prĂ©senter Aditi Mayer, une personne que jâai dĂ©couvert au grĂ© de mes recherches sur lâĂ©cologie intersectionnelle ces derniĂšres annĂ©es. Jâadore son approche centrĂ©e sur les rĂ©cits, lâimaginaire, et la maniĂšre dont ceux-ci influencent notre maniĂšre de consommer.
Câest d'ailleurs son travail â avec celui de Mikaela Loach â qui ont influencĂ© la maniĂšre dont je dĂ©ploie La piscine.
J'espĂšre avoir rĂ©ussi Ă retranscrire un peu de sa passion pour te donner envie de continuer lâimmersion sur ses rĂ©seaux.
Fasten your bouĂ©e, weâre about to take off đđŸââïž
Je te laisse, see you en fin dâĂ©dition.
Apolline đ
PS â Je ferai une Ă©dition cet Ă©tĂ© centrĂ©e sur la crĂ©ativitĂ©, stay tuned5.
PPS âJâai Ă©crit cet Ă©dito avant de lire les actualitĂ©s. Jâai une une grosse pensĂ©e pour les personnes minorisĂ©es en premiĂšre ligne des politiques actuelles. Faute de mots, je tâai ajoutĂ© quelques recos Ă la fin de cette lettre pour lire celleux qui les ont.
on se voit le 26 juin ?
đđŸ Oyez Oyez, ceci est une annonce ! Comme ma mission de prodâ mâamĂšne Ă Paris, je te propose de se voir en vrai. Ăa te dit rdv au MAIF Social Club le 26 pour un cowork le matin puis dejâ en mode pique-nique place des Vosges le midi ? If so : rĂ©ponds Ă ce mail et je te tiendrai au courant de lâhoraire de rdv.
đŠ aditi mayer â remettre lâhumain au centre de la mode durable
Temps de lecture : 7min30
le rana plaza - le coût social de la mode
Nous sommes le 24 avril 2013 Ă Dacca (capitale du Bangladesh) dans lâimmeuble du Rana Plaza.
Le courant sâarrĂȘte ; le sol commence Ă trembler ; et les 8 Ă©tages sâĂ©croulent. Dâun coup. Il aura fallu deux minutes top chrono pour raser le Rana Plaza.
Au total, 1 134 personnes sont mortes, et plus de 2 500 blessées6.
Pourtant, la catastrophe aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ©.
La veille, des fissures bĂ©antes craquĂšlent les murs du bĂątiment. Pour garder tout le monde en sĂ©curitĂ©, les consignes sont claires : il faut fermer les entreprises et Ă©vacuer les lieux. Les banques et les commerces situĂ©s aux premiers Ă©tages ferment. Mais la fast fashion, elle, nâattend pas.
Les 5 000 ouvrier·es textile qui travaillent dans les ateliers de confection abritĂ©s par le Rana Plaza sont sommé·es de rester â au risque de ne pas percevoir leur « salaire »7.
DerriĂšre ce scandale, se cache surtout une rĂ©alitĂ©. Celle du coĂ»t socio-environnemental de la mode et des inĂ©galitĂ©s quâelle met en avant. (Comme lâenvironnement, ce sont celleux qui consomment / polluent le moins qui en payent le plus le coĂ»t.)
Car les entreprises qui sous-traitaient leur production textile aux ateliers du Rana Plaza, on les connaßt tous·tes. Mango, Primark, Benetton, etc. Bref, des marques ayant pignon sur piscine dans nos sociétés.
Pour beaucoup comme Aditi Mayer, le Rana Plaza est un point de bascule.
En 2013, Aditi a 16 ans. Sa derniĂšre annĂ©e au lycĂ©e touche Ă sa fin, et la jeune fille sâapprĂȘte Ă entrer Ă lâuniversitĂ©. Ă lâĂ©poque, Aditi vient tout juste de plonger dans lâĂ©cologie. Elle documente ses rĂ©flexions au fil de lâeau sur le blog quâelle tient Ă la maniĂšre dâun journal : ADIMAY. (Aujourdâhui, celui-ci est fermĂ© mais on en reparle plus tard đ)
La catastrophe du Rana Plaza bouleverse sa vision qui inclut désormais les thématiques sociales à celles environnementales.
« Ce qui changera le futur de la mode, câest lâalignement de lâĂ©ducation des consommateur·rices, lâempouvoirement des travailleur·ses et de la responsabilitĂ© des entreprises â soutenu par des rĂ©gulations gouvernementales. » Aditi Mayer pour Vogue India, 2021

đđŸ Si le sujet tâintĂ©resse, je tâinvite Ă te (re)plonger dans lâĂ©dition de la Ploufletter sur le coĂ»t Ă©cologique de la mode.
une identitĂ© multipleâŠ
Ă lâinstar de Leah Thomas ou Mikaela Loach, Aditi prend le temps de rappeler oĂč elle se situe Ă chaque prise de parole. Cette contextualisation est dâautant plus importante pour elle quâelle puise son engagement dans cette intersection.
La famille dâAditi est originaire du Punjab, en Inde.
Ses parents ont ont immigrĂ© aux Ătats-Unis â Ă Los Angeles â oĂč iels lâĂ©lĂšvent. MĂȘme si Aditi grandit loin de lâInde, elle garde une palme dans sa culture grĂące Ă ses grands-parents ou des traditions familiales. (Elle a ainsi hĂ©ritĂ© dâune bague forgĂ©e par son grand-pĂšre maternel.)
Pour qualifier cette multiplicitĂ©, Aditi parle : dâ« hyphened identity ». (Hyphen, en anglais, câest le trait dâunion.)
Je ne sais pas toi mais, perso, en lisant ce terme, jâai tout de suite visualisĂ© comment ses identitĂ©s sâentrecroisent et se complĂštent â Ă la maniĂšre du signe de ponctuation. AprĂšs, je dois reconnaĂźtre que la joie de la dĂ©couverte est tout de mĂȘme teintĂ©e dâun certain seum (pardon, dâamertume) Ă lâidĂ©e de ne pas pouvoir le traduire đ«
âđŸ Câest notamment cette proximitĂ© gĂ©ographique, culturelle et affective â de part son hĂ©ritage â qui ont dĂ©cuplĂ© lâimpact du Rana Plaza sur sa perspective Ă©cologique.
« La durabilitĂ© nâest pas quelque chose quâon achĂšte, câest un processus continu au cours duquel on questionne le pouvoir et lâon dĂ©s-apprend lâexploitation. » Aditi Mayer pour Vogue India, 2021
⊠qui forge sa vision
CĂŽtĂ© Ă©cologie, la famille dâAditi a toujours adoptĂ© des comportements pouvant ĂȘtre labellisĂ©s comme tels. Notamment :
đđŸââïž Donner (ou rĂ©cupĂ©rer) des habits dans lâentourage ;
đđŸââïž RĂ©parer les accrocs avec quelques points de suture habiles ;
đđŸââïž Acheter des vĂȘtements en seconde main â rituel quâelle partage avec sa mĂšre ;
Etc.
Bref, des habitudes transmises de maniÚre intergénérationnelle
(Aditi en a dĂ©couvert de nouveaux ensuite lorsque ses grands-parents sont temporairement venus vivre chez elle dans les annĂ©es 2010. Ainsi, de ses grands-pĂšres, ancien agriculteur, replantait des graines de fruits pour « enfin faire quelque chose de ce jardin laissĂ© Ă lâabandon »8)
Au-delĂ de lâaspect durable, ces coutumes dĂ©coulent avant tout dâune rĂ©alitĂ© matĂ©rielle.
Car oui. Prendre soin de ses habits, rĂ©utiliser certaines choses, Ă©changer plutĂŽt quâacheter⊠Câest un moyen de rĂ©duire les dĂ©penses.
MalgrĂ© tout, quand Aditi plonge dans dans lâĂ©cosystĂšme durable, elle peine Ă trouver sa place.
đđŸââïž Â« Vote with your dollar » (« Votez avec votre porte-feuille »)
đđŸââïž Â« Consommez de maniĂšre plus Ă©thique »
đđŸââïž Â« Passez Ă la mode durable »
đđŸââïž Â« Achetez en friperie »
đđŸââïž Et autres slogans
Tout ceci repose sur une chose : la consommation. Alors que la clef â comme le mentionne Aditi â, câest avant tout de consommer moins. (Tant pour limiter notre impact que dans une logique inclusive oĂč chacun·e a sa place dans ce mouvement.)
« MĂȘme si je dĂ©fends lâidĂ©e dâune consommation plus Ă©thique, lorsquâon rĂ©duit lâĂ©cologie Ă quelque chose que lâon doit acheter, cela a de grosses consĂ©quences sur les personnes qui peuvent rejoindre ce mouvement â parce que lâon sait que lâĂ©cologie a une approche exclusive en termes de classe et de race. » Aditi Mayer pour Green Dreamer, 2020
De lĂ , Aditi se donne une premiĂšre mission :
DĂ©centrer nos imaginaires dâun narratif unique â bĂąti autour de leviers individuels consommateurs.

đđŸ Pour rappel, si tu souhaites soutenir La piscine tu peux :
â Rejoindre le Spa â lâespace de contenu additionnel de la Ploufletter. Tu y trouveras des ressources et exercices pour guider tes rĂ©flexions introspectives.
â DĂ©couvrir le programme « Explorer ses identitĂ©s pour tâancrer » créé pour accompagner ta (rĂ©)appropriation personnelle.
décentrer le regard pour analyser les mécaniques de domination
Pour affiner sa mission encore une fois, Aditi sâappuie sur deux choses.
1/ Un constat personnel.
Lorsquâelle participe aux Ă©vĂšnements, Aditi est souvent la seule personne non-blanche.
Et, au vu de ses origines Sud-Asiatiques â centre nĂ©vralgique de la production pour beaucoup dâentreprises â, les questions fusent : « Vous venez dâInde pour reprĂ©senter une marque ? »⊠Comme si la diversitĂ© dans le secteur se cantonnait au marketing ou Ă la sous-traitance.
2/ Un constat partagé.
Ce manque de diversitĂ© dans lâapproche Ă©cologique, Aditi le retrouve aussi dans les rĂ©cits qui lâentourent.
Dans une interview pour Sauce Mag, la jeune femme nous partage des bribes de conversation quâelle a eu au Punjab avec des agriculteur·rices de 70-80 ans. Celles-ci portaient notamment sur lâimpact quâa eu lâimplantation de multinationales â type Monsanto â dans la rĂ©gion sur les Ă©cosystĂšmes locaux au cours des annĂ©es 1970.
De fait, avec leur arrivĂ©e, ces entreprises ont : introduit de nouvelles graines OGM non-natives ; imposĂ© des monocultures ; utilisĂ© des pesticides toxiques ; et jâen passe.
Résultat des plouf ? Les agriculteur·rices constatent :
đđŸââïž Un fort dĂ©sĂ©quilibre de la flore locale ;
đđŸââïž Lâapparition de problĂšmes de santĂ© des populations locales â dus aux produits chimiques ;
đđŸââïž Et, sur le pan patrimonial, une interruption de la chaĂźne de transmission agricole ancestrale â ainsi quâune dĂ©connexion entre les habitant·es et leurs terres.
Une dynamique qui rappelle, tant pour Aditi que les personnes quâelle interview, une logique similaire Ă la colonisation Britannique.
« Concernant les terres, on commencer par se demander quelles fibres sont natives de la rĂ©gion plutĂŽt que de sâinterroger sur le textile le plus eco-friendly. Sinon, cela peut homogĂ©nĂ©iser les cultures au dĂ©triment de la biodiversitĂ© locale. » Aditi Mayer pour The intersectional environmentalist par Leah Thomas.
Cette crise â sociale environnementale â, Aditi la lit dâabord comme une faillite du storytelling.
Pour elle, considĂ©rer lâĂ©cologie par un prisme unique nous prive de la richesse de ces hĂ©ritages culturels ancestraux. Ce qui occulte aussi la diversitĂ© des acteur·rices construisant des futurs dĂ©sirables et durables. (De mĂȘme que leur vision.)
DâoĂč sa mission actuelleđđŸ
DĂ©centrer nos imaginaires Ă©cologiques dâun narratif unique pour en prĂ©senter dâautres, ancrĂ©s dans les traditions ancestrales des populations indigĂšnes locales.
Pour la mener Ă bien, Aditi poursuit son travail sur insta et son blog en relayant les histoires des personnes quâelle rencontre.
Pour amplifier son propos, elle collabore avec de nombreuses marques et mĂ©dias. En 2020 elle rejoint la cohorte de National Geographic Storyteller pour documenter lâartisanat du textile en Inde. En 2025, pour relayer son travail, elle transforme son blog ADIMAY en plateforme artistique qui collecte et relaie les savoirs-faire- ancestraux durables : The Artisan Archive.
Perso, jâai trop hĂąte de voir quelles voix·es on va y dĂ©couvrir.
đ so what ?
Jâadore lâhistoire dâAditi parce quâelle nous rappelle les limites de la reprĂ©sentation (souvent utilisĂ©e en guise de symbole de diversitĂ©) VS. la quĂȘte intentionnelle derriĂšre celle-ci pour plus dâĂ©quitĂ©.
Jâai aussi beaucoup rĂ©sonnĂ© avec la transparence quâelle adopte dans son discours concernant les racines de son engagement. Le reconnaĂźtre, lâaccepter et lâutiliser comme moteur, câest le best.
Et, sans vouloir faire de long discours sur lâimportance de prendre la parole (soit en son nom propre ou bien en partageant des histoires diffĂ©rentes pour ouvrir nos imaginaires Ă dâautres possibles / dĂ©finitions du monde), câest primordial.
đđŸ Et puis, si tâas besoin dâaide / dâĂȘtre accompagnĂ©e pour aligner tes valeurs Ă ta prise de parole parlons en !
đŠ kit de fin â quelques questions Ă se poser pour dĂ©centrer son regard
Temps de lecture : 1min
Aditi nous pose ces questions :
đđŸââïž Qui a le pouvoir de raconter des histoires ?
đđŸââïž Quelles sont les rĂ©cits que lâon amplifie aujourd'hui ?
đđŸââïž Quels sont les regards qui façonnent notre vision du monde ?
đđŸââïž Comment pouvons-nous dĂ©centrer notre regard et nous inspirer dâautres voix·es ?
đđŸââïž Quels sont les regards qui manquent autour de la table ? Y a-t-il des voix que lâon entend encore trop peu ?
Dans les rĂ©ponses se trouvent (of plouf) le travail dâAditi, de Mikaela Loach (que tu as dĂ©jĂ rencontrĂ© ici.), et dans lâexploration de nouvelles ressources.
Pour tâaider Ă tâĂ©lancer dans ce nouveau bain, je te propose un exercice suggĂ©rĂ© par Cathy, swimmer đđŸ Faire un tour du monde en lecture. (Empreinte carbone : 0. Ouverture des possibles : un milliard.)
Je tâentends dâici me dire « Mais quâest-ce que tu veux dire ? »
Quand jâai rencontrĂ© Cathy, elle mâa parlĂ© de son envie de dĂ©centrer son regard et son imaginaire. Pour rendre son entreprise dâimmersion en eaux interculturelles, elle a dĂ©cidĂ© de lire des ouvrages de pays diffĂ©rents. (Spoiler alert, jâai commencĂ© le mien lâĂ©tĂ© dernier. En ce moment je fais une escale en Chine9 !)
Alors, par quel pays vas-tu commencer ?
đ quelques ressources pour aller plus loin
đđŸ Le podcast Couture Apparente qui nous immerge dans divers aspects de la mode et sâinterroge sur son impact.
đđŸ Le livre Intersectional Environmentalist de Leah Thomas qui plonge dans les inĂ©galitĂ©s environnementales. Elle donne aussi pistes, inspis et ressources pour sortir la tĂȘte de lâeau et passer Ă lâaction.
đđŸ La toolkit Environmental Justice in Palestine dâIntersectional Environmentalist qui met en lumiĂšre lâarticulation entre les enjeux environnementaux, sociaux (et donc dĂ©coloniaux). Dans cette ressource tu trouveras aussi des suggestions de comptes Ă suivre pour te tenir informé·e sur le sujet first hand.
đđŸ Le compte The Slow Factory qui se concentre sur ces mĂȘmes thĂ©matiques environnementales et sociales â notamment en Palestine.
đđŸ Le livre A burst of light dâAudre Lorde qui met en lumiĂšre comment nos identitĂ©s et nos engagements se nourrissent.
đđŸ Cette cartographie des mĂ©dias créée par le Monde Diplomatique qui donne un bel aperçu des intĂ©rĂȘts en jeu derriĂšre les constellations Ă©dito. Je trouve lâoutil trĂšs pratique pour comprendre le langage, les rĂ©cits et angles choisis.
đđŸ Le documentaire Netflix Buy Now qui nous plonge dans les dessous de « lâultra fast consommation » et son impact socio-environnemental.
đđŸ Enfin, je ne suis habituellement pas trĂšs film mais jâai notĂ© La zone dâintĂ©rĂȘt sur ma liste « Ă dĂ©couvrir » suite Ă une vidĂ©o de Juliette qui parlait du le dĂ©calage entre les poly-crises mondiales vs. notre vie as usual10.
đ swimmer cherche club de nage â job board
Ces derniers temps, plusieurs dâentre vous mâont parlĂ© de votre recherche de job / de mission (on est ensemble). Comme je manque de place par ici, jâai crĂ©e un espace dĂ©diĂ© à ça.
Si tâes en recherche â swim par ici â pour le remplir.
Si tu recrutes â swim par lĂ â pour voir les profils. Sache que les profils que tu trouveras sur la base de donnĂ©e sont Ă lâimage de la swimming-team : engagĂ©s et divers. (Si tu souhaites te rendre visible auprĂšs des nageur·ses et publier une annonce, envoie moi un message.)
Ăa tâa plu ? Fais passer le mot ! (Ăa mange pas dâalgue et ça aide full.)
Ă trĂšs vite pour un nouveau plongeon đ
Apolline
Tu peux aussi nous retrouver sur instagram : https://www.instagram.com/lapiscine_media/
Plus un tournage de shorts đ
Je tâaurais bien mis le lien mais la structure par laquelle je passais a pivotĂ© et a fermĂ© la branche hĂ©bergement de son offre. Mais promis, je te le partage la prochaine fois !
En français : Moi pas.
Un désert total.
En français : « reste dans le coin, on se tient au courant »
Source : 10 years since Rana Plaza, not enough has changed â Aditi Mayer pour Vogue, 2023
Les guillemets câest parce que beaucoup de personnes ne sont pas payĂ©es ou pas suffisamment pour (sur)vivre. En prĂ©parant lâĂ©dition, jâai appris que :
1. Le Bangladesh est le 2Úme exportateur textile aprÚs la Chine ; 4 million de personnes travaillent dans le textile là bas et 60,5% de ces ouvrier·es sont des femmes⊠peu ou pas payées.
2. Pour un t-shirt e 29⏠: 0,6% du prix total de vente revenait aux ouvrier·es > 4% Ă lâusine > 68% Ă la marque et au magasin. (Source : Fashion Revolution Week : 11 ans aprĂšs le Rana Plaza oĂč en est-on ? â Oxfam x Ăthique sur Ă©tiquette, 2024)
Je lâai quittĂ©e pour le Canada depuis đ
En français : comme dâhabitude