Avec cette Ă©dition, je te propose de plonger dans la notion de honte â parfait si tu apprĂ©hendes les questions reloues ou si la comparaison te ronge en ces temps de bilan â, le tout saupoudrĂ© de quelques ressources dans lesquelles plonger suite Ă au vote de mardi.
La Ploufletter est un espace randomadaire oĂč l'on parle sens au travail avec un angle inclusif sur fond de sociologie et mauvais jeux de mots. AthlĂšte confirmé·e ou newbie en brassards, bienvenue đŁ
Tu verras, ici on Ă©voque beaucoup le monde de la natation, alors voici quelques guidelines. La piscine, câest le monde â du travail le plus souvent. La ligne de nage, câest la voie que lâon choisit. Enfin, les nageur·ses, ce sont les personnes qui, comme toi et moi, sont en quĂȘte de sens. Si besoin, tu peux consulter ce lexique natatoire !
Tu peux aussi :
Plonger dans mon offre de communication inclusive pour les entreprises.
Réserver une séance de mentorat avec moi si tu souhaites créer un branding / une prise de parole engagée.
Tâabonner Ă la Ploufletter si on tâa transfĂ©rĂ© cette Ă©dition đđŸ
Sur ce, bonne sĂ©ance đ
đŁÂ au programme
Ăditâeau.
Câest la honte â Apprendre Ă rester Ă sa place.
Peut-on avoir honte de son pays ? â Sâengager en temps de crise.
Quelques ressources pour aller plus loin.
đ Ă©ditâeau
Temps de lecture : 2min
Coucou toi ! JâespĂšre que la fin de saison se dĂ©roule bien et que tu as trouvĂ© tous les accessoires de plongĂ©e que tu voulais pour offrir Ă tes co-nageur·ses. Ici ça coule un peu mais on tient la barre. Le break hors bassin va faire du bien.
CĂŽtĂ© mood pendant les fĂȘtes, câest comme en septembre : je me transforme en Grinch. Je suis trĂšs mal Ă lâaise avec lâĂ©mulation collective autour du renouveau quâapporte la nouvelle annĂ©e tout comme les bilans â positifs et productivistes Ă outrance â qui fleurissent autour de moi.
Cette annĂ©e mon bilan bilan se chiffre en nombre de mots Ă©crits, de rencontres entreprises / communautĂ© rĂ©alisĂ©es dans La piscine avec un beau pivot au milieu⊠Mais il pourrait tout autant se compter en sĂ©ances de psy, larmes versĂ©es dans un centre dâaccompagnement pas toujours safe et moult autres joyeusetĂ©s dont on parlera lâan prochain.
MalgrĂ© tout ces hics, je vis plutĂŽt bien la comparaison. Avant, lorsque je mâexposais aux bilans a priori impressionnants des autres sur Linkedin et ailleurs, jâĂ©tais prise de honte :
đđŸââïžÂ Celle de ne pas ĂȘtre Ă la hauteur â comment tenir la comparaison avec tous les succĂšs affichĂ©s sur les rĂ©seaux ?
đđŸââïžÂ Celle dâĂȘtre en dĂ©calage avec mon environnement â jâai mis des annĂ©es Ă terminer mon Ă©cole de commerce tandis que mes pairs nageaient dĂ©jĂ avec aisance dans leur nouveaux postes prestigieux.
đđŸââïžÂ Celle de savoir mes proches questionner mes choix « hors norme » â et hors projections familiales.
Aujourdâhui je me rends compte que la honte a fait place Ă de la lassitude.
Je pense quâune partie de ce changement dâapproche tient au fait que depuis la premiĂšre Ă©dition sur la honte, jâai eu lâoccasion de visiter plusieurs locaux techniques de crĂ©ateur·rices ; et mine de rien dĂ©couvrir que tout le monde traverse â ou a traversĂ© les mĂȘmes galĂšres â, ça change une trajectoire de nage.
Quoiquâil en soi, avec lâarrivĂ©e des fĂȘtes et le tsunami des updates de vie je me demande : Mais pourquoi on a honte ? Que vient signaler ce sentiment ? Et comment on la surmonte ?
Fasten your bouĂ©e, weâre about to take off đđŸââïž
Je te laisse, see you en fin dâĂ©dition.
Apolline đ
đŠÂ câest la honte â apprendre Ă rester Ă sa place
Temps de lecture : 10min
tu me racontes ta plus grosse honte ?
Quand jâentends le mot honte, je pense tout de suite aux anecdâhontes de Mcfly & Carlito.
En juillet 2018, le duo sort la vidĂ©o « La chanson beaucoup trop honnĂȘte ». Devant son succĂšs, ils dĂ©cident de consacrer un format dĂ©diĂ© Ă ces histoires : les anecdâhontes.
Ces vidĂ©os ont tout dâune thĂ©rapie collective. RĂ©uni·es dans une salle â avec un public â, les youtubeurs et leurs invité·es se lĂšvent tour Ă tour pour aller raconter au micro une anecdote gĂȘnante pour les plus timides, voire carrĂ©ment honteuse pour les plus tĂ©mĂ©raires.
Parmi les histoires, câest celle dâAdĂšle Exarchopoulos qui mâa le plus marquĂ©e. Elle y raconte sa dĂ©convenue lors dâun dĂźner Ă lâĂlysĂ©e avec l'Ă©quipe de La vie dâAdĂšle.
« Jâavais lâimpression dâĂȘtre Audrey Hepburn [âŠ]. Je bois mon cocktail dâun coup, jâentends un rire et je lĂšve ma tĂȘte. Je vois le prĂ©sident et sa femme en train de se rincer les doigts dans le verre. CâĂ©tait le rince-doigts. » AdĂšle Exarchopoulos, Anecdâhontes 2
DĂšs les premiers instants du rĂ©cit, on sent venir la catastrophe. Câest vrai que ça commençait mal. Alors ĂągĂ©e de 19 ans au moment oĂč lâanecdote se dĂ©roule, AdĂšle Ă©voque la difficultĂ© quâelle a eu sâacculturer aux codes dâun milieu dont elle ne fait pas partie.
Elle mentionne dâabord le choix hasardeux de sa tenue â « JâĂ©tais allĂ©e chez Maje, jâavais achetĂ© une robe, je lâavais mis avec des boots, tout est en tĂ©lĂ©chargement [âŠ] CâĂ©tait gĂȘnant, jâĂ©tais gĂȘnante » â, les sujets de conversation quâelle peine Ă suivre, la diffĂ©rence entre ses goĂ»ts culinaires simples et le menu proposĂ©, etc. Bref, le fossĂ© social, palpable, se cristallise dans lâĂ©pisode du rince-doigts et le sentiment de honte intense ressenti Ă ce moment.
Pour contrebalancer cette anecdâhonte, Mcfly clĂŽture le passage dâAdĂšle en partageant une histoire similaire Ă la chute trĂšs diffĂ©rente. Il partage ainsi la fois oĂč â par souci de politesse â la reine Victoria a bu son propre rince-doigts Ă une rĂ©ception pour imiter un invitĂ© qui avait commis le mĂȘme impair quâAdĂšle.
la honte, ça marque.
La vidĂ©o mâa fait remarquer deux choses.
đđŸââïž Dâune part que la honte est un sentiment hiĂ©rarchique.
Câest un certain type de regard qui mortifie. Le rire des co-acteur·rices dâAdĂšle devant son ignorance ne lâauraient pas touchĂ©e si ceux-ci ne venaient pas sanctionner son dĂ©calage social devant le couple prĂ©sidentiel.
Câest dâailleurs pour cela que la reine sâempresse de boire le rince-doigts. Elle Ă©vite de le mettre son invité·e en porte-Ă -faux puisque personne ne peut tourner en dĂ©rision la personne la plus importante du royaume.
Dans un autre contexte, ce peut ĂȘtre une personne que certains gestes, habitudes ou modes dâexpression vont renvoyer Ă leur condition perçue comme infĂ©rieure.
« Je galĂšre parfois Ă employer des termes Ă©laborĂ©s et quand je vois des gens qui les calent naturellement dans la conversation, je me dis « ha ouais je suis pas encore Ă la hauteur » » mâa confiĂ© une nageuse en bord de bassin.
De mĂȘme quâil est dur de se faire une place dans un environnement oĂč lâon ne nous attend pas. On en parlait avec les crĂ©atrices de Bissai MĂ©dia lors dâune discussion autour de la question des transfuges de classe.
« La prĂ©pa c'est la premiĂšre fois qu'on me renvoyait Ă ma condition de banlieusarde [âŠ]. On m'a fait comprendre que c'Ă©tait une tare de venir de banlieue » Chiguecky pour La piscine
Enfin, il y a quelques semaines, en plein atelier au bord du bassin, un nageur mâa parlĂ© de la construction dâappartenance par le style. Car les vĂȘtements , leur origine et leurs combinaisons vĂ©hiculent eux aussi un message social. Et sans codes du bon goĂ»t, qui pourrait juger nos choix vestimentaires ?
« Je suis pas un prouveur, mais je remarque que mets quand mĂȘme beaucoup de marques » Gabriel
đđŸââïž De lâautre que la honte marque au fer rouge.
Des annĂ©es aprĂšs, AdĂšle garde Ă lâesprit ce moment de honte. Je mets mon gant de plongĂ©e Ă couper quâelle nâa jamais reproduit cet impair.
đĄÂ snack break - on
La honte, la gĂȘne, câest bonnet blanc de nage blanc bonnet ?
Avant de me plonger dans le sujet, jâassociais la gĂȘne, la culpabilitĂ© et la honte. Dans les faits, il y a une diffĂ©rence dans le degrĂ© dâintensitĂ© du sentiment ressenti entre la gĂȘne et la honte. De mĂȘme que la honte et la culpabilitĂ© sâopposent. La culpabilitĂ© qui fait porter la responsabilitĂ© de la gĂȘne Ă un Ă©lĂ©ment exogĂšne alors que la honte, câest se dire quâon est le problĂšme.
Ătymologiquement, la honte vient de hunte. Dans les chansons de geste comme La chanson de Roland, le terme signifie « dĂ©shonneur » et fait ruisseler le sentiment de dĂ©chĂ©ance Ă un niveau collectif. Se faire couvrir de honte prend alors une autre dimension puisqu'elle entraĂźne notre communautĂ© dans notre chute.
Enfin, je remarque que jâutilise souvent le terme « mortifier » pour parler de honte. Jâai donc Ă©tĂ© en chercher la signification. Figure toi que le terme signifie littĂ©ralement « faire mourir » ! En mĂ©decine le terme signifie « gangrĂ©ner » quelque chose ou bien « Affliger son corps par des austĂ©ritĂ©s, par des privations. » selon le LittrĂ©. Donc se sentir mortifié·e, c'est sentir lâhumiliation jusque dans sa chair, ses os. Pas Ă©tonnant que lâon nâose plus sortir de sa ligne dâeau aprĂšs ça.
đĄÂ snack break - off
la honte, un sentiment partagé
En vĂ©ritĂ© la honte, câest avant tout une question dâenvironnement social. Je vais te raconter ma grosse derniĂšre honte en date, tu vas comprendre.
En mai 2023 jâai rencontrĂ© deux lifeguards trop chouettes qui mâont tendu la perche pour m'accompagner dans mon pivot Ă©ditorial â si dĂ©barques dans La piscine, jâexplique tout ici. Comme nos centres dâentraĂźnements Ă©taient localisĂ©s dans des zones gĂ©ographiques diffĂ©rentes, tout sâest fait Ă distance.
Alors, lorsquâon a proposĂ© de se retrouver avec dâautres solopreneur·ses (en gros celleux qui entreprennent mais solo) pour quelques jours, jâai plongĂ© palmes jointes dans le projet ! Seul hic, le lieu nâĂ©tait pas trĂšs accessible depuis ma ville de dĂ©part â 1 jour de train aller pour 3j sur place, câest pas top. Donc jâai fait un truc que jâavais laissĂ© sur le cĂŽtĂ© depuis au moins 3 ans : jâai pris lâavion.
Choisir cette option mâa mor-ti-fiĂ©e. (Et jâĂ©cris cette phrase aprĂšs mes recherches Ă©tymologiques.)
Moi qui me pensais Ă©colo, qui achĂšte du seconde main pour limiter ma consommation, me dĂ©place en vĂ©lo et fustige lâindustrie pĂ©troliĂšre, COMMENT pouvais-je favoriser un tel dĂ©placement alors que dâautres solutions existaient ? Avec ce geste, je mettais Ă ma toute ma cohĂ©rence personnelle et, contrairement Ă mes voyages prĂ©cĂ©dents marquĂ©s par le plaisir, jâai passĂ© mon trajet Ă me fustiger intĂ©rieurement. Mais que voulez-vous, personne nâest parfait·e â et le karma me lâa bien fait comprendre.
Jâai avouĂ© cette entorse Ă©cologique Ă quelques potes qui ont rit, se sont offusqué·es Ă mes cĂŽtĂ©s de la diffĂ©rence tarifaire entre les modes de transport ou ont, au pire, grimacĂ©.
Jâaurais fait partie dâun cercle social moins sensible Ă ces questions Ă©cologiques, peut-ĂȘtre nâaurais-je pas hĂ©sitĂ© Ă prendre mon billet et partager cet aller-retour autour de moi.
Puis, jâai Ă©changĂ© avec quelqu'un parti·e en Asie pour quelques mois tester la nomad life foudroyé·e par cette mĂȘme honte. Cette expĂ©rience entre en conflit avec plusieurs de ses valeurs au point de crĂ©er une dissonance telle quâiel redoute le fait dâen parler en public.
Et est-ce si Ă©trange que nous partagions ce sentiment puisquâon partage les mĂȘmes cercles, les mĂȘmes valeurs et les mĂȘmes codes sociaux ?
Cela voudrait-il dire quâon peut apprendre la honte â de la mĂȘme maniĂšre quâon apprend Ă parler ?
ça sert à quoi la honte ?
Whale, plus ça va, plus je vois la honte comme un outil rĂ©gulateur pour nous fair entrer dans une case â et sâassurer que lâon en sorte pas. Un peu Ă lâimage des Ă©lĂšves mis·es au coin et coiffé·e dâoreilles dâĂąnes dans les livres dâhistoire. MĂȘme si on nâobserve aucune atteinte physique, les stigmates mentaux et sociaux sont bien lĂ .
De quoi encourager chacun·e dâentre nous Ă rester Ă sa place, sagement.
« On peut vraiment comprendre la honte si on la considĂšre comme la peur de l'isolement. Il y a-t-il quelque chose chez moi qui ferait que, si d'autres le savaient ou le voyaient, je ne mĂ©riterais pas d'ĂȘtre en relation avec eux ? » TED, Le pouvoir de la vulnĂ©rabilitĂ©, BrenĂ© Brown
Au-delĂ de la sociabilitĂ©, câest un sentiment qui naĂźt dans la notion de norme sociale et dans la comparaison avec autrui.
« Ă la base de cette honte se trouve lâimpression de ne pas ĂȘtre assez⊠» TED, Le pouvoir de la vulnĂ©rabilitĂ©, BrenĂ© Brown
Pour avoir honte, il faut un regard extĂ©rieur. Un·e mĂ©diateur·rice. Sâil nây avait pas de rĂšgles ou de « cases Ă cocher », je pense que jâaurais trĂšs bien vĂ©cu mes « retards » divers et variĂ©s dont je te parlais au dĂ©but de cette Ă©dition. Câest aussi ce quâexprimait Laura au micro du Ploufcast, cette fois appliquĂ© Ă son entourage Ă©tendu :
« Si dans 10 ans des anciennes connaissances se demandaient ce que je fais et que la rĂ©ponse est « caissiĂšre », ça me gĂȘnerait. Peu importe si cela me plaĂźt ou non » Laura pour La piscine
Dans dâautres domaines, câest avoir honte de sâĂȘtre fait·e agresser et ne pas oser aller porter plainte, dâaller au restau du cĆur pour se nourrir, etc. Bref, c'est se taire pour servir un systĂšme bien rĂŽdé⊠jusquâĂ ce que lâĂ©motion dĂ©borde et se transforme â cf. #metoo ou lâĂ©pisode des Gilets Jaunes.
DâoĂč mon interrogation : comment on compose avec cette Ă©motion ? Et comment on (sâ)en sort ?
aller au-delĂ de la honte
Alors comment supplanter la honte ?
On peut cacher ses failles au max â et finir comme Jean-Claude Romand.
Ou alors on peut embrasser sa vulnérabilité.
Pour BrenĂ© Brown, celleux qui gĂšrent le mieux le sentiment de honte sont les personnes qui accueillent leur vulnĂ©rabilitĂ© et/ou travaillent Ă en faire une force. Car aujourdâhui, notre maniĂšre de dealer avec la vulnĂ©rabilitĂ©, câest de lâanesthĂ©sier dans une quĂȘte de perfection sans fin.
đđŸââïž On cultive son image pour quâelle soit aussi belle quâune carte postale en Tanzanie,
đđŸââïž On Ă©vite de partager ses doutes â surtout lorsque le haut de notre iceberg est socialement valorisĂ©,
đđŸââïž Et on fuit lâinconfort Ă©motionnel Ă tout prix. Ă ce sujet, jâavais beaucoup aimĂ© la vidĂ©o Hot Ones avec Panayotis Pascot oĂč il se confie sur son douloureux rapport Ă la vulnĂ©rabilitĂ© â quâil travaille aujourdâhui.
« Dire je tâaime câest accepter dâĂȘtre pĂ©nĂ©trĂ©, câest se rendre vulnĂ©rable et ça fait peur. » Panayotis Pascot
Alors, non tu n'es pas obligé·e de faire comme Mcfly & Carlito et dâorganiser une sĂ©ance de partage collectif distribuĂ© sur les rĂ©seaux. En revanche tu peux identifier des pairs de confiance avec qui en discuter, te faire accompagner ou prendre le temps de coucher tes Ă©motions sur papier pour Ă©vacuer la honte.
Bonne chance pour cette introspection et haut les palmes đȘđŸ
đ so what ?
De cette rĂ©flexion a infusĂ© une envie : celle dâouvrir la porte Ă dâautres apprentissages dans notre Ă©ducation. Que lâon parle d'empathie, de relation à lâĂ©chec, ou mĂȘme de cours dâadministration, lâĂ©cole pourrait devenir un parfait terrain de jeu aquatique pour aider chacun·e dâentre nous Ă cultiver son unicitĂ© et sa vulnĂ©rabilitĂ©.
Dâailleurs, depuis le dĂ©but de la vague Threads, je suis surprise de voir comment certain·es opposent leur « moi corpo Linkedin » Ă leur « vrai moi sur Threads ». Comme si lâapparente absence de regard extĂ©rieur sur lâapp permettait un lĂącher-prise inĂ©dit. Alors je te laisse avec cette question : toi, tu ferais quoi si personne te regardait / si tu nâavais honte de rien ?
PS : si ton rĂȘve de vie câest de devenir Depardieu, je te souhaite tout de mĂȘme de ressentir un peu de honte pour tâauto-rĂ©guler.
đĄÂ j'ai pas les mots
Temps de lecture : 2min
Jâai hĂ©sitĂ© Ă introduire la Ploufletter avec ce paragraphe mais jâavais pas vraiment de matiĂšre donc jâai prĂ©fĂ©rĂ© ne pas forcer la machine en attendant la digestion.
Nous sommes mardi 19 dĂ©cembre 2023. Je viens de rentrer de ma sĂ©ance de nage nocturne et je mâinstalle sous mon plaid avant dâaller dormir. Je tiens dans une main ma tisane, dans lâautre jâai mon tĂ©lĂ©phone prĂȘt pour une session de scroll. Entre les posts « I canât believe itâs already 2024 », je tombe sur la nouvelle qui inondera tous mes feeds le lendemain : la loi immigration vient dâĂȘtre votĂ©e.
Câest lâascenseur Ă©motionnel. En quelques jours jâai (presque) fĂȘtĂ© une (quasi) dĂ©mission pour sombrer dans le dĂ©sespoir quant au climat social actuel,
Parmi les tweets â enfin, les Threads, apparemment câest comme ça quâon dit aujourdâhui â, jâen vois quelques uns qui disent « La honte » / « Jâai honte ». Jâai pas vraiment compris. Maintenant que je visualise mieux le sentiment, je me dis que câest peut-ĂȘtre parce quâune partie de moi sây attendait â câest triste â ou que jâai dissociĂ© qui je suis des personnes qui « me reprĂ©sentent ».
Toujours est-il quâĂ lâinverse de Sheryfa Luna, moi, jâai pas les mots pour parler de la situation. Alors voici quelques ressources qui mâaident progressivement Ă mettre des mots sur mes Ă©motions đđŸ
đđŸââïž Le post dâImane Bounouh du mĂ©dia Grimpe « Il faut dĂ©passer lâĂ©tape de la table ronde » dans laquelle Imane rĂ©itĂšre lâimportance de passer dâun engagement performatif Ă celui, plus concrets, de mesures inclusives applicables et mesurables en interne.
đđŸââïž La tribune de Nesrine Slaoui dans LibĂ©ration « Les Ă©trangers, câest nous aussi » oĂč elle raconte son histoire et son rapport. (Au passage go Ă©couter son podcast LĂ©gitimes. J'ai enfin pris le temps de mây immerger en dĂ©but de semaine et câest un bon-heur.)
đđŸââïž Cette vidĂ©o de Sally qui tâexplique en dĂ©tail la loi et ses consĂ©quences culturelles / politiques.
đđŸ Btw, tu peux retrouver ces trois crĂ©atrices de contenu sur la database de La piscine qui recense les mĂ©dias et personnes Ă suivre sur la transition, le sens au travail et lâinclusion.
đŠÂ un tour du monde (presque) 0 carbone
Temps de lecture : 1min
Lors de la derniĂšre Ă©dition sur Mikaela Loach, jâavais listĂ© dans les ressources Ă explorer le film Bigger than us. RĂ©alisĂ© par Flore Vasseur, ce documentaire nous emmĂšne aux quatre coins du monde â et des Objectifs de DĂ©veloppement Durable â Ă la rencontre de six jeunes activistes.
On y dĂ©couvre tour Ă tour la face cachĂ©e de la paradisiaque Bali envahie par le plastique, le lien Ă©troit quâentretiennent les populations amĂ©rindiennes avec la nature et leur implication dans la lutte pour le climat ainsi que quatre autres pays, histoires et missions de vie.
Ănorme hasard, le film a Ă©tĂ© diffusĂ© sur France TV 5 le 11 dĂ©cembre ! Si tu lâas ratĂ©, le temps du replay gratuit est passĂ© mais tu peux encore tây plonger par ici.
đ Â quelques ressources pour aller plus loin
đđŸÂ La vidĂ©o 6 SANS DIPLĂME Vs. 10 CLICHĂS : Sans diplĂŽme on arrive Ă Rien de France TV Slash qui explore la question de la honte, du rapport aux autres et Ă soi lorsquâon a un parcours â vraiment â atypique.
đđŸÂ LâĂ©pisode de Kiffe ta race Rendez lâĂ©cologie aux quartiers populaires.
đđŸÂ En ce moment je (re)dĂ©couvre Jins podcast et je ne peux que te recommander lâĂ©pisode avec Myriam Bahaffou Ă lâintersection des questions sociales, Ă©cologiques et identitaires.
đđŸÂ LâĂ©dition de la Ploufletter Votez courgette qui explore comment faire sens en temps de crise. Elle avait Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e Ă lâentre-deux tours. Un bon-heur (non).
đđŸÂ La derniĂšre Ă©dition de la newsletter CDLT Comment expliquer vos choix de vie Ă votre famille ? Ă relire en despi avant de tâasseoir Ă table si tu apprĂ©hendes un peu.
Ăa tâa plu ? Fais passer le mot !
đđŸÂ  Tu fais partie dâune structure Ă©ducative / entreprise et tu aimerais avancer sur les sujets liĂ©s Ă la DEI ? Swim par lĂ Â pour dĂ©couvrir mon offre.
đđŸÂ  Tu ressens le besoin dâĂȘtre accompagné·e pour crĂ©er une marque forte et/ou une prise de parole engagĂ©e ? Rencontrons-nous.
đđŸÂ  Cette Ă©dition a rĂ©sonnĂ© avec ton expĂ©rience de nageur·se ? Envoie moi un email pour tĂ©moigner.
Ă trĂšs vite pour un nouveau plongeon đ
Apolline
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