Paumitude is Going on an adventure - Notre quête de sens est un récit

Devenir ou rencontrer ton évolution Pokémon

déc. 13, 2020

La Ploufletter est un espace créé par La piscine pour parler quête de sens. Je t’y apporte contenu, ressources et outils pour apprendre à te connaître et construire une voie à ton image. Le tout sur fond de sociologie et mauvais jeux de mots. Athlète confirmé·e ou newbie en brassards, bienvenue 🎣

Tu verras, ici on évoque beaucoup le monde de la natation pour faire référence au fait de se lancer « dans le grand bain » de la vie. La piscine, c’est le monde – du travail le plus souvent. Le couloir de nage, c’est la voie que l’on choisit. Les différentes techniques de nages, les paliers que l’on passe. Enfin, les nageur·ses sont les personnes qui, comme toi et moi, sont en quête de sens. Si besoin, tu peux consulter ce lexique natatoire !

Tu peux aussi :

Plonger dans le carnet de jeu À l’eau pour lancer ton introspection,
Découvrir le programme introspectif de La piscine conçu pour t’aider à trouver ta voie·x,
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Sur ce, bonne séance 🐋

🐟 Avant le plongeon

« Nous allons nous tromper, mais nous pouvons faire face à ces moments et à ces défis. Je vais accepter mon anxiété pour le moment, la ranger au plus profond de moi, continuer la vie et revoir ce que je ressens dans quelques semaines.
Nous sommes ici, c'est l'inconnu et j'y ai fait un grand pas en avant » Pip Hare en arrivant dans les mers du Sud

Hello et welcome, comment vas-tu ? Je suis ravie de te retrouver au bord de l’eau pour notre dernière séance de l’année.

Que ce soit dans une piscine, sur le marché du travail, ou dans une course nautique, plonger dans l’inconnu intimide. Si l’on est plutôt du style à faire la bombe, seems easy. Mais si l’on ne sait pas où aller, la coulée risque se faire longue et la reprise de nage difficile. Tu l’as peut-être deviné, c’est bien de paumitude que nos invitées du mois parlent dans le podcast Plouf 🏊‍♀️. Et c’est aussi de paumitude dont j’aimerais discuter dans cette édition plus théorique que pratique. J’avoue : la flemme hivernale et mon envie d’éviter les eaux trop froides ont frappé. Je t’invite donc à prendre ton thermos et enfiler ton peignoir en attendant le grand saut. Pour les plus frileux·ses du groupe – ou comme moi les plus chauves –, je vous recommande aussi de sortir vos bonnets.

Ready, set, go 🏊‍♀️

👋 On recrute de nouveaux·elles nageur·ses. Tu veux rejoindre la team ? c’est par ici

🦀 Se paumer pour se trouver

« C'est en école que j'ai appris l'importance de la cohérence pour le marché du travail. Aujourd'hui je travaille à déconstruire cette pensée. Il faut se dire que ce n'est pas grave de se tromper, de changer, de faire quelque chose de pas – ou de moins – cohérent »

Quand j’écoute les gens me raconter leur histoire d’orientation, il me semble parfois que le schéma narratif qui se dessine ressemble à celui d’un Bildungsroman (remember le bac de français ?). Entre rupture avec son emploi, remise en question et redéfinition de soi/son rapport au travail, avouez qu’il y a de quoi tirer des conclusions hâtives. Et, en fouillant dans les méandres de ma bibliothèque universitaire, je suis tombée sur La carrière : un appel à l’aventure, un livre co-écrit par Michelle Tocher & Anna Simon qui se penche justement sur ce sujet.

Je vous propose donc d’explorer ensemble le parallèle qu’elles font entre monde du travail et aventure.

💡 La carrière : un appel à l’aventure par Michelle Tocher & Anna Simon

« Nos aventures constituent les grandes expériences de notre vie. Les épreuves que nous avons à vivre, les stratégies que nous utilisons pour les traverser, les alliés que nous rencontrons sur notre chemin et les découvertes que nous faisons sont très significatifs pour nous. Ces aventures nous en apprennent effectivement beaucoup sur nous-même : la manière dont nous relevons les défis, où nous puisons notre force, comment nous apprenons à survivre. Elles sont à l’origine de notre « philosophie de la vie », de nos attitudes, de nos valeurs et de nos sens. »

À l’image des grands récits fondateurs, les autrices nous enjoignent à écrire celui de notre identité, divisé en cinq étapes. C’est parti pour l’exploration !

1. La situation initiale - Un bien beau bassin

What do we say when l’aventure se présente ? No

Comme dans tout récit, cette introduction prépare la rupture, et nous montre à quel point elle sera difficile à vivre. Dans la situation initiale (idéale ou non), on vit sa vie dans son jacuzzi sans trop se poser de questions. Souvent, c’est un chemin assez linéaire qui nous y a mené (la classique bac > prépa > école par exemple), et ce status quo nous convient. L’idée de changer de bassin ne s’impose pas – loin de là –, et peut effrayer. On est bien souvent attaché·e à sa routine, son statut et la stabilité qui en découle pour prendre du recul et réfléchir à son rapport au travail et/ou à la vie.

2. L’élément déclencheur - À l’eau

Mais dans les faits j’ai l’impression qu’on a plutôt cette version

« L’étape du Départ consiste à briser les liens qui nous retiennent au passé de manière à nous ouvrir aux occasions qui ne manqueront pas de se présenter dans le futur. Il s’agit d’une phase de bouleversements qui peut s’avérer profondément dérangeante, mais qui est à la base même du processus de changement créatif »

Certain·es parlent de sortie de bassin – fini le jacuzzi, bonjour le grand bain –, d'autres d’élément déclencheur. Peu importe le vocabulaire employé, le résultat est le même : la rupture. D’abord psychologique, elle est ensuite suivie d’un détachement physique du status quo. Que la coupure soit volontaire ou non, c’est à partir de cet élément que va s’établir un avant et un après. Dans le cadre du travail, cela peut correspondre à une démission (rupture volontaire), un licenciement, ou encore un burn-out (ruptures subies).

Une fois le seuil franchi, il n’y a plus de retour en arrière possible. On s’ouvre donc –bon gré mal gré – à l’aventure.

→ À noter qu’il faut parfois plusieurs tentatives ou hésitations avant de traverser le pédiluve et se jeter à l’eau. Faire face à une rupture implique effectivement que l’on affronte ses peurs. Les autrices les personnifient et parlent de “Gardiens” de la peur (« de quoi es-tu capable ? »), de statut (« si je pars je ne serais rien »), ou encore du devoir (« tu te dois de faire x ou y pour réussir »). Ces résistances peuvent venir de nous, ou de notre entourage – plus ou moins proche.

3. Péripéties - Apprendre à nager

On ne dirait pas mais marcher c'est déjà une aventure

« Dans l’Inconnu, le chemin descend vers les régions obscures du soi, tout comme il mène vers des terres étrangères. Il s’agit d’un processus constant d’essais et d’erreurs, de conceptions intérieures et d’actions extérieures. Pour aller au fond des choses, nous vivons une gamme d’expériences souvent très difficiles. Grâce à elles, nous trouvons les réponses et les stratégies héroïques indispensables à toute aventure »

Une fois le grand saut effectué, reste encore à apprendre à nager. Les péripéties – aussi appelées “Inconnu” dans le livre – représentent les épreuves à traverser pour affronter ses démons, apprendre à composer avec l’incertitude et ainsi (ré)affirmer sa position d’explorateur·rice. Cette période de paumitude commence souvent par une période de deuil de sa vie d’antan, avant de laisser advenir son nouveau soi (Laure Manaudou ne s’est pas construite en un jour).

Et comme tout·e protagoniste a sa team sure, ici on peut compter sur les perches tendues par ses allié·es pour s’aider à flotter. Qu’on parle d’ami·es présent·es en soutien ou bien d’organismes qui accompagnent cette transition (bilan de compétence, cercles de parole, etc.), leurs actions permettent d’affiner notre quête, à l’image du fil tendu par Ariane à Thésée pour trouver sa voie. De cette exploration renaît un nouveau moi, fort·e d’avoir trouvé sa raison d’être.

→ C’est également grâce à ce processus que l’on apprend à dissocier ce qui nous est bénéfique du reste. Cette nouvelle échelle de valeurs permet de se distinguer les bonnes opportunités par rapport à celles qui nuiraient à l’accomplissement de la quête. La nouvelle relation au travail s’ébauche doucement. Inès et Claire en avaient toutes les deux parlé au bord de la piscine. Selon elles, c’est cette connaissance de soi qui permet de se bien se positionner au moment du grand saut.

« La personne qui a un pourquoi peut répondre à presque tous les comment » Nietzsche

4. Le dénouement - Fini les brassards

À ne pas confondre avec le flash de Men In Black

C’est ce que j’appelle l’évolution pokémon. Une fois notre ligne de nage trouvée, finie la paumitude : on atteint un nouvel équilibre. Appliqué au travail, cela peut être : trouver une activité ou une entreprise qui nous correspond – que ce soit pour un mois, un an ou plus. Pour celles et ceux qui choisissent d’aller vers l’entrepreneuriat ou le freelancing, cela peut aussi vouloir dire qu’ou est entré·e dans une phase créative fertile.

Quoiqu’il en soit notre rapport au travail est apaisée. On nage désormais plus sereinement dans le grand bain.

5. La situation finale / Le retour - À nous le grand bain

Avec le disclaimer COVID 19 - L’abus de proximité physique est mauvais pour la santé, à consommer avec modération

Cette dernière étape diffère selon notre caractère et nos envies. Le·a protagoniste peut en effet choisir de revenir à son ancienne communauté afin de faire profiter ses pairs des enseignements de sa quête. Ou bien il·elle peut choisir de rester dans son nouvel équilibre – et sa nouvelle communauté.

Personnellement, j’ai plutôt l’impression que beaucoup de personnes arrivées à l’autre bout du bassin sont animées par un certain esprit de transmission ; que l’on veuille aider les personnes « à ne pas reproduire mes erreurs », ou « donner quelques billes aux autres », etc.

Leur conclusion

« Au XXIème siècle, trouver un emploi signifie qu’il faut trouver l’emploi qui est en nous. Il s’agit à la fois d’une quête intérieure et extérieure qui conduit à identifier et à manifester notre propre vision du monde extérieur »

Pour Michelle Tocher & Anna Simon, chacun·e d’entre nous partira tôt ou tard à l’aventure, car c’est en prenant des décisions en accord avec nous-mêmes que nous serons heureux·ses. Ce schéma s’applique au travail, mais il est finalement valable pour tout aspect de notre vie.

👋 Si vous souhaitez lire le résumé entier du livre, voici une mini-fiche (soyez clément·es avec son organisation, je ne pensais pas la partager)

👀 So what?

La morale de l’histoire ? On est tous·tes le héros ou l’héroïne de notre vie (cheesy but true). Chacun·e d’entre nous développe sa relation avec le travail différemment et à son rythme. Le livre décrivait l’épopée de personnes déjà dans le grand bain, mais cela s’applique aussi à celles et ceux encore en études : it’s a process.

Cette lecture m’a d’ailleurs fait penser au design Squiggle censé croquer les ressentis par lesquels on passe pendant le processus de création. Pour les designers, il contient ces étapes initiales de recherche, idéation, et test (prototype) avant d’identifier la solution finale : le design. Dans le récit comme dans la vie, la paumitude fait donc partie intégrante du processus de développement personnel 🦀

« Beginning on the left with mess and uncertainty and ending on the right in a single point of focus: the design » Damien Newman

le design squiggle qui explique à merveille que du chaos initial nait le design

« Oui, je suis paumée, mais je crois que ça fait un peu partie de moi »

La rencontre du jour s’écoute, elle ne se lit pas. Nos deux invitées ont accepté de nous prêter leur voix·es pour parle paumitude et quête de soi. On vous souhaite une bonne baignade dans notre piscine ! Pour écouter Plouf 🏊‍♀️, c'est par ici (disponible sur toutes les plateformes de podcast)

🛠 Quelques ressources avant de se quitter

👉 L’épisode de Nouvelle École avec Kyan Khojandi. Tout simplement parce que ça fait trop longtemps que je n’ai pas recommandé ce podcast d’utilité publique.

👉 La voyageuse de nuit écrit par Laure Adler où elle parle de cette autre aventure que nous viv(r)ons tous et toutes : la vieillesse. Même si on y est pas encore, ce livre nous donne un beau recul sur la manière dont on se construit, se perd et se retrouve au cours d’une vie.

👉 Si tu aimes être ton propre élément déclencheur, tu peux aller faire un tour du côté du groupe Facebook Pose ta dem’ ou bien celui des Paumé·e·s de chez makesense.

👉 Dans la même veine, tu peux aller faire un tour sur le compte Instagram I quit thanks pour en apprendre plus sur la trajectoire de celles et ceux qui ont choisi de quitter leur zone de confort pour explorer leur rapport au travail.

👉 La toolbox de l’orientation qui recense les ressources qu’on utilise pour se chercher

Ça t’a plu ? Fais passer le mot !

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À très vite pour un nouveau plongeon 🐋

Apolline

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